Fresques murales dans l’église de Saint-Créac !
L’art de peindre remonte aux débuts de la civilisation. Tout d’abord primitives et réalisées à l’aide de pigments minéraux trouvés sur place, les peintures furent ensuite améliorées par l’addition de sève, miel, amidon, blanc d’œuf, graisse, etc. Plus tard, l’huile végétale utilisée comme liant servit à protéger plus solidement les différents pigments. (Le terme « fresque » vient de l'italien « a fresco » qui signifie « dans le frais ». C’est une technique particulière de peinture murale réalisée sur un enduit avant qu'il ne soit sec.)
L’étude des manuscrits techniques, depuis l’Antiquité, a aussi aidé à la compréhension des modes de fabrication des couleurs utilisées dès le Moyen Age. Les recettes consignées à cette époque, quoique incomplètes et peu précises, ont permis malgré tout d’établir un nuancier de 163 couleurs : safran, cinabre, sang de bœuf, lapis-lazuli, pastel….
Dans le Gers, nombre d’églises ont fort heureusement préservé leurs magnifiques fresques murales et nous lèguent ainsi en héritage une riche iconographie qui nous permet de voyager plus aisément dans le temps. C’est particulièrement le cas dans l’église Saint-Loup de Saint-Créac, située à 5 km au nord de Saint-Clar. Classée intégralement monument historique en 1995, cette église se distingue par le plafond et les murs du chevet roman superbement ornés de peintures de style gréco-byzantin datant du XVe siècle et classées monuments historiques dès 1908. Remarquablement restaurées en 1863 puis à nouveau en 1996, ces admirables fresques permettent de toujours contempler, notamment dans l’intrados de la voûte, les représentations des douze apôtres par groupe de trois et sous l’arc triomphal quatre anges de la passion. Lors de la visite de ce petit chef d’œuvre du cœur de la Lomagne, il faut aussi prêter attention aux vitraux des transepts Nord et Sud ainsi que celui de Saint Loup, patron de l’église, dans le cœur.
Sans oublier de considérer avec intérêt la remarquable piéta en bois polychrome également du XVe siècle et située sous la tribune au-dessus des fonds baptismaux.
Dans ce charmant village gersois, accueillant et bien organisé, il suffit pour visiter l’église de s’adresser à l’une des maisons situées en face chez Ms. Guy Ludinard ou Paul-Claude Davasse qui vous reçoivent avec courtoisie, vous ouvrent la porte de l’édifice religieux et vous dispensent sans compter l’histoire de ces lieux consacrés au VIe siècle par saint Créacus, évêque de Lectoure.
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