Durant trois jours, les 17, 18 et 19 Juillet dernier, Eauze faisait un retour dans le temps et vivait à la mode romaine de l’antique Elusa. En effet, dans le Parc de Panblan, une centurie avait établi son campement sous les ordres d’un centurion attentif au moindre détail et sous le regard des Élusates venus en nombres assister à ce 13^ème Festival « Galop Romain » d’Eauze.  

À ce propos, comme en témoignent les vestiges de la villa romaine de Cieutat (une demeure urbaine aristocratique de 2600m2), rappelons ici que l’histoire d'Eauze remonte à l'antiquité et que cette cité fut la capitale de la Novempopulanie, province romaine du diocèse des Gaules et capitale de l'Armagnac. Aussi, fiers de cet héritage historique, les élusates (habitants d’Eauze) ont créé en 2003 ce Festival afin de faire connaître leur ville à travers son prestigieux passé gallo-romain.

À l’occasion de cet événement historique, courses de chars à traction humaine, tours de magie culture et humour, animaient un village composé de producteurs du Sud-Ouest, d’artisans faisant revivrent les vieux métiers et les savoir-faire d'antan comme les arts de la calligraphie, de la mosaïque ou encore des jeux antiques…

Sans oublier le remarquable spectacle pyroscénique du samedi soir

et, pour clôturer les festivités, une gigantesque démonstration de cerfs-volants tout droit venus de Chine et du Sud-est Asiatique.

Évidement nous sommes dans le Gers, pays de cocagne par excellence : en ces terres riches de mille gourmandises, festoyer est élevé ici au rang d’incontournable devoir culturel. Ainsi, au cours de ces journées mémorables, Romains et Gaulois, Sarrasins et Anglois, Celtes et autres Germains, ne pouvaient que se retrouver pacifiquement pour s’adonner à moult ripailles lors des pantagruéliques banquets romains, gaulois et celui du célèbre sanglier à la broche accompagné de sa légendaire potion magique locale « l’Armagnacus ».

Dès l’aube, les maîtres rôtisseurs étaient à l’œuvre pour allumer et entretenir les feux, préparer les viandes et leurs marinades. Tels une brigade de vulcains, les hommes s’affairaient autour des gigantesques brasiers où bientôt de généreuses cuisses de poulets badigeonnées d’une sauce épaisse grésillaient au contact de la fournaise et libéraient dans l’air d’attirantes odeurs.

Des sangliers ouverts en deux offraient leurs opulentes carcasses à la rigueur des flammes, tandis que de corpulents jambons tournoyaient sur eux-mêmes pour une cuisson lente, synonyme d’excellence pour ces savoureuses viandes gersoises. À table, les convives faisaient rapidement connaissance et l’ambiance était bien vite euphorique et chaleureuse, comme quoi bonne chair et bon vin rassemblent toujours les peuples sous les meilleurs auspices !  

Durant ces trois mémorables banquets qui ont réunis quelques 750 hôtes, une escouade de dynamiques et sympathiques bénévoles ne ménagea pas sa peine pour assurer le service de tous ces joyeux drilles. Sourires aux lèvres et amabilité de bon alois étaient naturellement de mise au cours de ces festins enjoués, ponctués de-ci, de-là, par l’arrivée intempestive d’un troupeau d’oies fières de cacarder au milieu de tout cet aréopage,

bientôt remplacé par l’apparition haute en percussion d’une cohorte de bardes endiablés ou d’accordéonistes chantant à gorges déployées des airs régionaux repris en cœur par toute l’assemblée.

Bref, voici donc cet événement phare de l’été gersois qu’il ne fallait manquer sous aucun prétexte. Pour les autres, rendez-vous en juillet 2016 pour le prochain et incontournable Festival « Galop Romain » d’Eauze ponctué d’inoubliables agapes. Qu’on se le dise !

Reportage de Philippe PLOQUIN et Françoise PEURIOT

Renseignements :

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