En 1972, Pierre Perret interprétait pour la première fois « Ouvrez, ouvrez la cage aux oiseaux… » et, le 18 octobre 2013, il inaugurait le restaurant « la cage aux oiseaux » dans la bastide de Montjoi. C’est là que cet enfant du pays venait folâtrer lors de colonies de vacances dans sa plus tendre enfance. Édifié sur un piton rocheux, ce pittoresque village fortifié fut fondé au XIIIe siècle par Alphonse de Poitiers.
Ce havre de paix prisé par les artistes est curieusement traversé par seulement deux petites rues pavées, bordées de coquettes maisons à colombages et encorbellements des XIVe et XVe siècles.
Inaugurer un restaurant de la part de notre Pierrot gourmand national, rien de plus normal pour cet épicurien patenté, aussi doué pour jongler avec les mots que de batifoler avec les casseroles. Et puis, les mentalités ont bien changé et, à « la cage aux oiseaux », aucun volatil n’est prisonnier ; les cages de collection sont vides, elles rendent juste hommage à notre trouvère sybarite qui manie et défend avec talent notre belle langue française depuis des décennies.
À « la cage aux oiseaux », c’est la cuisine française que défend ardemment Laurence Raffi et son chef Lucas Jaworowsky car, dans cette maison, pas de compromis : qualité et produits du terroirs sont de rigueur. Il faut avouer que, dans ce pays de cocagne qu’est le Tarn-et-Garonne, les bons producteurs sont à portée de marmites, alors inutile d’aller faire d’improbables emplettes dans des magasins aseptisés à outrance où les aliments vendus n’ont de véridiques que le nom du produit qu’ils sont censés représenter.
D’emblée, lorsque l’on pénètre dans le restaurant de Laurence, on se sent bien, l’accueil est chaleureux et la déco vous laisse plus penser que vous êtes chez une amie, plutôt qu’au restaurant. Des tableaux, des canapés profonds, des livres, une multitude d’objets chinés ici et là, des cages de toutes sortes bien sûr
et des étagères remplies de bouteilles de vins. À oui, à ce propos, il faut préciser qu’ici il est inutile de demander la carte des vins : pour faire son choix, chacun doit aller consulter les bouteilles alignées sur les rayonnages et, en fonction du cru, du cépage, du millésime, du prix (très raisonnable) et de tant d’autres considérations, vous choisirez un vin blanc, rouge ou rosé, c’est selon.
Dès les beaux jours, le calme de ce charmant village incite aussi à déjeuner ou dîner sur la grande terrasse aménagée dans un cadre de verdure propice à la détente et gentiment accolée à un petit boulodrome.
Voilà le décor est planté, alors il est temps de passer à la dégustation des spécialités maisons que le jeune chef tient à nous faire découvrir. Nous passons donc à table et tout débute sous les meilleurs auspices lorsque la maîtresse des lieux nous sert une appétissante et généreuse ardoise de tapas composée de copeaux de saumons fumé, foie gras, jambon de pays et pain grillé aux noix. Le tout est accompagné du cocktail maison, le « Gloria », élaboré à l’aide d’un savant dosage de vodka, jus de pommes, champagne et caramel liquide. Nous n’en saurons pas plus, mais….c’est délicieux. La suite est savoureusement remarquable, à la fois pour la présentation et la qualité des mets, mais aussi pour la parfaite cuisson des différents ingrédients composant les plats chauds.
Mais jugez plutôt avec :
• Une exceptionnelle spécialité maison : ces copeaux de foie gras cru relevés d’huile d’olive, de vinaigre balsamique, fleur de sel et poivre du moulin : Conseillé avec un vin blanc AOC Côtes de Duras : Château Haut Lavigne de Nadia Lusseau (cépages : Sauvignon et Sémillon) à Saint-Astier-de-Duras (47)
• Un filet de cabillaud, asperges blanches cuites et asperges vertes crues en lasagnes, sauce haddock (émulsion de jus de moules, haddock et coriandre fraîche). Conseillé avec un vin Languedoc AOC : Château L’Euzière « Grains de Lune » de Marcelle et Michel Causse à Fontanès (34)
• Une deuxième spécialité maison : ce très savoureux « hamburger » de magret de canard grillé, foie gras poêlé, tome de chèvre, oignons confits, purée de pomme de terre et sauce barbecue (concassée de tomates, soja et vinaigre balsamique). Conseillé avec un vin rouge Côtes du Marmandais : Château Lassolle de Stéphanie Roussel à Romestaing (47)
• Le plateau des p’tits desserts maison : riz au lait caramel beurre salé, fraises au mascarpone et tuile chocolatée, crème brûlée à l’orange, moelleux au chocolat. Conseillé avec un Minervois : Le clos des Jarres « Perle Noire » de Vivien Hamelsdael à Laures Minervois (11) ou un « Phil’en Bulle » (cépages Romorantin et Pineau) de Philippe Tessier à Cheverny (41)
Après nous être délectés des excellentes recettes de cette belle adresse coup de cœur, un bon café s’impose et, à cette occasion, force est de constater qu’à « la cage aux oiseaux », seul le sucre est mis en cage !
Reportage Philippe PLOQUIN et Françoise PEURIOT
« La cage aux oiseaux »
Laurence RAFFI
Au village
82400 Montjoi
Tél. 05 63 29 29 29
http://www.lacageauxoiseaux.com/
Bien sûr, le vin est toujours à consommer avec modération !
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