Le 2 septembre 1792, alors que la barbarie révolutionnaire déferle sur la France, mon lointain cousin Pierre PLOQUIN (d’où mon deuxième prénom) succombe atrocement avec ses compagnons de captivité à la prison des Carmes à Paris où ils périssent en martyrs de cette sanglante révolution.
Mon cousin Pierre est né le 12 décembre 1762 à Villandry (37). Il vit en famille tout d’abord à Villandry puis à Langeais où ses parents, Jean PLOQUIN qui a épousé Marie-Agathe Petit le 15 février 1762, mes ancêtres, sont les maîtres de la poste aux chevaux. Pierre commence ses études au Collège Royal de Chinon en 1772 puis entre au grand séminaire d’Angers en 1780 où il est ordonné prêtre en mai 1787. Il devient vicaire en juin 1787 et choisit d’exercer son ministère dans l’humble paroisse de Druye en Indre-et-Loire, non loin de Langeais à l’Ouest de Tours.
Mais le destin et les aléas de l’Histoire vont tragiquement bouleverser sa vie puisque, le 16 mars 1792, la municipalité de Langeais prend un terrible arrêté d’expulsion contre une douzaine de prêtres réfractaires et les chasse ignominieusement de la commune. Pierre part alors à Paris où il est accueilli chez les Sulpiciens d’Issy où son frère cadet, Jacques-Martin, est économe. Le 29 juin, il rédige son testament et sur les deniers qu'il possède, soit huit mille Livres de l’époque, il lègue la moitié à sa famille et l’autre moitié aux pauvres de Druye, Langeais, Villandry et Chinon. Considéré comme ennemi de la Patrie et rebelle à la Constitution Civile du Clergé après avoir prononcé « J'appartiens à l'Église catholique, apostolique et romaine », il est arrêté le 15 août 1792 par une bande de soudards sanguinaires, les « Bonnets rouges », dirigés par le sinistre Lazovski surnommé « Le Foudroyant ». Sous escorte, 31 Sulpiciens d’Issy et l’abbé Ploquin sont alors conduits manu militari jusqu’à la prison improvisée des Carmes, insultés et maltraités par une foule parisienne survoltée.
À Paris, le 2 septembre 1792 dans l’abbaye des Carmes, après un simulacre de procès rapidement expédié, Pierre PLOQUIN est condamné à mort et aussitôt sauvagement assassiné, avec un grand nombre de ces compagnons, à coups de piques et de sabres. Plus tard, l’abbé de la Pannonie, blessé et miraculeusement rescapé de cette innommable tragédie, écrira : « Je n’ai entendu se plaindre aucun de ceux que j’ai vu massacrés ».
Mon digne cousin fut béatifié à Saint-Pierre de Rome le 17 octobre 1926.
Un vitrail et sa statue (sur cette photo avec mon fils Charles-Henri en 1998) l’ont depuis immortalisé dans l’église de Druye où il exerça son sacerdoce de 1787 à 1792.
Philippe Pierre PLOQUIN, le 26 janvier de l’an 2015