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Escapades et découvertes
1 novembre 2014

Les exceptionnelles faïences de Martres-Tolosane

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Martres-Tolosane, qui a vu éclore sur ses terres le faste de Chiragan, la plus vaste villa romaine de la Gaule, produit au sud de Toulouse des faïences depuis le XVIIIe siècle.

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Tout ce monde coloré, proche de la ruralité et raffiné à la fois, un art ancien né de la terre, de l’eau et du feu nous est conté sur 160 pages. Plus de 600 photos permettent de voyager parmi une infinie variété de pièces, certaines rares ou jamais vues du public. Faïences touchantes et naïves, liées à la vie quotidienne, festive ou religieuse, mais aussi fontaines de tables prestigieuses, brûle-parfums et bonbonnières, cruchons à secrets… Chaque décor, peint dans un souffle sur l’émail cru, exprime un peu de l’âme du Sud-ouest.

Les décors floraux : fleurettes, rose de Samadet, Montpellier (photo 1)

MT1_decor_floral

Les décors martrais d’origine les plus connus sont des décors floraux composés de touffes de végétation, brindilles, tiges fleuries, semis de fleurettes, fleurs champêtres, œillets, pivoines et roses. La rose manganèse, dite rose de Samadet (Landes), est une rose chatironnée (motif cerné par un trait fin d’une autre couleur) de traits manganèse variant du lilas pâle au violet sombre sur fond blanc. La rose rouge de Thiviers est probablement inspirée des décors de Lunéville et de Strasbourg, aux motifs exclusivement floraux, traités en rouge vif, jaune, vert et bleu, éclatants et bien harmonisés. Le décor « Montpellier » qui se caractérise par une rose bleue sur un fond jaune fut repris à Martres dès la fin du XVIIIe siècle.

Le décor à l’ibis, un emblème pour la faïencerie martraise (photo 2)

MT2_decors_IBIS

C’est au début du XIXe siècle que l’oiseau chimérique prend une place de choix dans l’imaginaire des peintres martrais. Dénommé ibis par les uns, comparé aux oiseaux des pyramides d’Égypte par les autres, il n’en demeure pas moins que l’ibis est devenu pour la faïence martraise un signe de reconnaissance, dont la forme ne cesse d’évoluer : quelle que soit sa démarche, élégante, hautaine, dansante ou pleine de fantaisie, il est toujours gracieux. Son bec peut être puissant, recourbé ou au contraire long et souple, ses ailes et son plumage volumineux, déployés en arabesques, ou stylisés, épurés. Traité parfois en camaïeu de bleu, de vert ou de jaune, il est le plus souvent polychrome, environné de décors de fleurs.

Les décors à paysages ou à personnages (photo 3)

MT3_decors_grotesques_paysages

Ruines antiques peuplées de nymphes, paysages des provinces françaises, marines dans le style hollandais… Qu’il soit inspiré des estampes d’Extrême-Orient, qu’il soit de style baroque italien ou pure imitation de l’école romantique, le décor à paysage trouve ses lettres de noblesse sur des pièces en général importantes, soupières, cache-pots, cruchons à secret, paires de vases de cheminée, réalisées à la commande par des

pinceaux expérimentés.

C’est du côté de Jean Bérain qu’il faut aller chercher la source des personnages grotesques, très appréciés du public, à toutes les époques. L’œuvre du graveur lorrain Jacques Callot (1592 – 1635) est également un vivier inépuisable : il a laissé une profusion de caprices, diableries, mascarades, danses et gueuseries d’une incroyable originalité et d’une subtile gaieté satirique. Toutes ces figures fantaisistes, débordantes de vitalité, prennent vie sur les faïences où elles sont reprises avec verve et humour, habilement réparties sur des terrasses. Oiseaux fantastiques, grands papillons et végétaux accompagnent les personnages et les animaux. Les faïenciers du XVIIIe s’inspirent aussi de l’iconographie du Moyen Âge, notamment le Roman de Renart, dans lequel la société médiévale est dépeinte à travers les animaux, le renard, l’âne, le coq et le singe imitant l’homme. Autre sujet inépuisable, les personnages chinois. Coiffés du large chapeau conique, ou tête nue surmontée d’une courte natte rebiquant vers le ciel, les personnages évoluent sur des tertres fleuris, tirant à l’arc, méditant sur un rocher, pêchant à la ligne, s’abritant avec une ombrelle.

Françoise PEURIOT et Philippe PLOQUIN

Plus d'infos, commande et contact : phploquin@orange.fr

Un cadeau éternel… Un livre dédicacé c’est pour la vie !

 

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