Salle d’Ulysse : triomphe de Neptune et d’Amphitrite (photo ci-dessous)
Véritable joyau culturel du Maghreb, inauguré le 7 mai 1888, le musée national du Bardo à Tunis jouit d’une notoriété internationale justifiée, grâce notamment à son exceptionnelle collection de mosaïques romaines considérée comme la plus riche, la plus variée et la plus raffinée du monde.
Outre ces chefs d’œuvres présentés dans un vaste palais dont certaines parties datent du 15e siècle, le musée du Bardo s'étend sur deux étages et témoigne, de façon magistrale, de l’histoire de la Tunisie.
Salle de Carthage (photo ci-dessous) :
Grâce à des milliers d’objets provenant de fouilles effectuées à travers le pays au cours des XIXe et XXe siècles, le visiteur découvre la préhistoire, puis la période punico-libyque, les époques romaine, paléochrétienne, vandale, byzantine et, enfin, la période islamique qui court jusqu’à l’époque contemporaine, sans oublier un espace consacré aux spectaculaires fouilles sous-marines de Mahdia.
Salle d’Althiburo balcon d’orchestre de l’ancienne salle de concert du Bey :
Les mosaïques remarquablement mises en scène permettent ici de révéler l’histoire de cet art véritable né vers le IVe siècle avant notre ère avec la civilisation punique. Cette technique connaîtra son apogée au IVe siècle après J-C. grâce à une excellente maîtrise de la polychromie et des thèmes décoratifs extrêmement variés dans leurs thématiques.
Dans la salle de Dougga, le « Triomphe de Neptune et les quatre saisons » (photo ci-dessous) est l’une des pièces maîtresses du musée mesurant 3,5 x 3,5 m.
Retrouvée dans la région de Sfax à La Chebba et datée de la fin du IIe siècle, cette mosaïque est célèbre pour son motif, Neptune debout sur son char mené par quatre chevaux qui se cabrent sur les flots : il ne s’agit que du médaillon central, la composition qui l’entoure, bien plus vaste, représente les saisons et les travaux agricoles correspondant à ces saisons (photo ci-dessous).
Salle d’Ulysse : le triomphe de Neptune et d’Amphitrite (Utique, III-IVe s.) -(photo ci-dessous).
La salle de Virgile desservait à l’origine les appartements privés du Bey.
On peut y admirer cette mosaïque de Sousse, datée du IIIe siècle, représentant le poète Virgile écrivant le huitième vers de l’Énéide sur un papyrus. À ses côtés, se tiennent Clio, muse de l’Histoire et Melpomène, muse de la Tragédie (photo ci-dessous).
Sous une magnifique coupole en bois peint, la salle de Sousse abrite une grande variété de mosaïques découvertes à Sousse, à Carthage et à Tabarka, ainsi que la tête et les pieds d’une statue colossale de Jupiter provenant du capitole de Thuburbo Majus (photo ci-dessous).
Datant du début du Ve siècle, la mosaïque du « Seigneur Julius », découverte à Carthage, est l’un des nombreux trésors du Musée du Bardo car elle met en scène la vie d’un seigneur de cette époque (photo ci-dessous).
Elle se lit sur trois registres : tout en bas, à droite, le Seigneur Julius est assis, tendant la main pour recevoir un message d’un paysan ; sur le même registre à gauche, se tient la maîtresse du domaine s’adonnant à sa toilette, aidée par une servante. Le centre du tableau est occupé par l’habitation dotée d’une galerie et surmontée de tours et de coupoles. De part et d’autre, se déroulent deux scènes de chasse. Au centre du registre supérieur, domine une femme, génie protecteur du domaine. Elle est assise à l’ombre des cyprès et tient un éventail alors qu’avancent vers elle des paysans munis de différents produits des terres du Seigneur Julius. Dans les angles, on remarque les symboles végétaux des quatre saisons : les olives pour l’hiver, les roses pour le printemps, le blé pour l’été et les raisins pour l’automne.
Sincères félicitations à la Tunisie et à l’ensemble du peuple Tunisien pour la remarquable préservation de ces chefs d’œuvres, véritables patrimoines culturels pour toute l’humanité.
Philippe PLOQUIN et Françoise PEURIOT
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