Palais royal de Marrakech
Né du raffinement de la décoration arabo-andalouse, le travail du bois est l’une des gloires de l’artisanat d’art marocain. Parvenu au Maroc avec les Mérinides au XIIe siècle, le bois sculpté oupeint (le zouak), trouve très vite sa place dans les mosquées, les monuments et les belles demeures et il devient ainsi à tout jamais un art omniprésent et renommé à part entière.
Palais royal de Marrakech
Palais royal de Fès et Meknes
Lorsque l’on aborde le sujet du bois au Maroc, une précision s’impose car il n’y a pas un métier du bois, mais des dizaines : menuisier, ébéniste, tourneur, sculpteur, peintre, marqueteur…et la liste pourrait être ainsi très longue. Quoi qu’il en soit, pour l’architecture ou le mobilier, le bois le plus prisé, depuis toujours, est sans aucun doute, le cèdre des forêts du Moyen-Atlas.
Palais royal de Marrakech
Bien qu’il devienne de plus en plus rare, ses qualités sont toujours les mêmes, grâce à son extrême résistance et son odeur particulière qui embaume les ateliers et parfume agréablement les demeures qu’il embellit.
Ce matériau noble est utilisé pour la décoration des plafonds, les panneaux muraux, les moucharabiehs, les muqarnas, les balustrades, les portes, les frises... Quelle que soit l’importance de l’ouvrage à réaliser, son exécution se fait toujours dans les ateliers des maîtres artisans (les Maâlmin) ou directement sur les chantiers de grandes envergures, comme à la Mosquée Hassan II de Casablanca où 53 000 m² de bois ont été sculptés et peints.
Mosquée Hassan II à Casablanca
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Au Maroc, pour beaucoup de maîtres artisans peintres, les zawwaqa, le travail du bois n’est véritablement achevé qu’une fois peint, c’est ce que l’on appelle le « zouac ». Pour réaliser leurs œuvres, ces artisans confectionnent toujours eux-mêmes leurs pinceaux avec des poils de queue de mule.
Doués d’une impressionnante dextérité acquise au fil du temps, ces Maâlminmanient leur étonnante palette de couleurs tels d’extraordinaires enlumineurs des temps anciens, rivalisant d’imagination entre les thèmes géométriques et floraux, dont les motifs portent d’ailleurs les noms : « Tawriq » la feuille, « Tachjir » l’arbre, « arq » la racine, « gronfel » l’œillet, « sousan » le basilic, etc.
Enfin, pour parfaire son travail, le zawwaqa passe alors une couche de vernis à base d'huile de lin qui va protéger son chef d’œuvre et donner ainsi une belle patine à ce nouveau décor.
Françoise PEURIOT et Philippe PLOQUIN
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