Comme un immense paquebot ancré pour l'éternité sur les bords de la Garonne, l'abbaye cistercienne de Belleperche dresse depuis neuf siècles ses imposants murs de briques, au nord-ouest de Cordes-Tolosane. À l'origine, il s'agit d'un petit monastère établi vers 1130-1140 sur un coteau à neuf kilomètres au sud de l'emplacement actuel. Affiliée en 1143 à l'ordre de Cîteaux par ses fondateurs laïcs, la communauté reçoit des chevaliers d'Argombat dont le patrimoine s'étend entre la Garonne et la Sère, une seigneurie de 400 hectares appelée « La Roque » à cheval sur la Garonne. Dès les années 1230, à l'issue de la croisade contre les Albigeois, la richesse considérable de la communauté lui permet de rebâtir entièrement les édifices. Après les travaux achevés en 1300, surgit une monumentale abbaye longue de 120 m et large de 100 m, supportée par de puissants murs hauts d’une dizaine de mètres.

En 1983, le Conseil Général de Tarn-et-Garonne se porte acquéreur de ce monastère et, après une grande et consciencieuse période de restauration, crée un exceptionnel musée des Arts de la Table qui se déploie aujourd’hui sur près de 500 m² et offre désormais aux visiteurs un extraordinaire voyage en huit étapes, de la fin du Moyen Âge jusqu’à nos jours.

La mise en scène particulièrement soignée, la diversité et la profusion des objets permettent ainsi une inoubliable incursion dans le temps où se côtoient théières, chocolatières, seaux à glace, saucières, boîtes à épices, services à la française, décors de tables, assiettes, verres, plats, soupières, faïence fine, cristal, porcelaine, services à la russe, Art Nouveau, style rococo, nouvelles matières du XXe siècle, etc.

La salle à manger de l'abbaye de Belleperche était autrefois appelée « salle des dames » (photo ci-dessous) car c’est ici que le prieur dînait avec les hôtes lorsqu’une femme, ou plusieurs, se trouvait parmi eux.

Elle abrite aujourd'hui les collections de faïences régionales : Auvillar, Ardus, Négrepelisse et Montauban. Dans une pièce adjacente, nommée « salon de compagnie », sont exposées des jarres à thé chinoises provenant de la célèbre collection Valfré, acquise en 2010 et riche de plusieurs centaines d'ustensiles et récipients relatifs à la consommation du thé, majoritairement originaires de Chine, mais aussi du Japon et d’Europe.

Françoise PEURIOT et Philippe PLOQUIN

Plus d’infos sur :

http://www.musee-arts-de-la-table.fr/

Et sur :

www.tarn-et-garonne-tresors-des-terroirs.com