Classée monument historique en l’an 2000, l’église Saint-Laurent de Panjas, située près de Nogaro dans le Gers, se distingue notamment grâce à ses magnifiques peintures médiévales du XIIe siècle qui décorent la voûte et l’ensemble des murs de son abside romane. Cet édifice religieux nous lègue ainsi en héritage une inestimable iconographie qui nous permet de voyager dans notre lointain passé.

Après avoir été découvertes sous un épais badigeon qui les avait protégées des guerres de religion, elles furent entièrement mises à jour par l’abbé Lasserre en 1890 et restaurées en 1892 par Marcelin Labedan. Réparties sur quatre niveaux, ces admirables peintures constituent un véritable livre d’histoire à ciel ouvert :

-         Les huit arcatures du bas présentent des apôtres et prophètes en pied, tels Saint-Paul, Saint-Jacques, Jérémie, le roi David, etc.

-         Le deuxième niveau, au dessus des arcatures, retrace en sept tableaux la vie de Saint-Laurent jusqu’à son martyre en 258. On le voit étendu sur un gril où il est brûlé vivant à petit feu, pour avoir refusé de livrer l’argent de l’église au préfet de l’empereur Valérien.

-         Le troisième niveau, évoque la passion, la mort et la résurrection du Christ.

-         Le quatrième niveau et toute la voûte, représente le ciel selon l’apocalypse de Saint-Jean.  Au centre, le Christ assis sur son trône de gloire et bénissant. Au dessus de lui, la colombe symbole de l'Esprit et Dieu le Père. Tout autour, l'ange, le lion, le taureau et l'aigle symboles des Quatre Évengélistes.

Lors de la visite de ce chef d’œuvre du Bas-Armagnac, il faut aussi prêter attention, dans le cœur, au vitrail de Saint-Laurent, patron de l’église.

Pour information, voici l'étude des peintures médiévales de  l’église de Panjas, réalisée par Mr Jean Marc Stouffs, conservateur et restaurateur de peintures murales.

« Cette peinture ne relève pas d'une technique de fresque stricto sensu, mais d'une technique de peinture à la chaux. Ce procédé mêle les pigments à un lait de chaux qui sont ensuite appliqués sur l'enduit déjà sec, dont on a préalablement mouillé suffisamment la surface pour assurer une bonne adhérence. Dans ce cas, ce n'est pas l'hydroxyde de calcium qui migre au travers de l'enduit pour fixer les couleurs dans une pellicule de carbonate de calcium comme pour la fresque, mais le seul lait de chaux mélangé aux pigments qui agit à la manière d'un liant en séchant. Il n'est pas exclu qu'il y ait eu une utilisation de liants autres, de type caséine ou colle, bien que les analyses réalisées ne nous enseignent rien à ce sujet, compte tenu qu'il est assez exceptionnel de pouvoir les identifier sur des peintures aussi anciennes. L'analyse de pigments montre la présence d'ocre, oxyde de fer rouge, peut être de l'hématite (?), la couleur brune pouvant provenir de divers oxydes de manganèse. Sur un enduit de sable et chaux légèrement ocré, les artistes médiévaux ont d'abord tracé un dessin préparatoire à l'ocre rouge ou au noir pour ensuite réaliser le décor en superposant la couleur à un ton de fond ».

À propos de ce reportage, nous tenons à remercier Mme Liliane Labadie pour son accueil et ses précieux commentaires sur ce chef-d’œuvre de l’art sacré.  

Françoise PEURIOT et Philippe PLOQUIN

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Pour visiter l'église soit :

En s'adressant à la mairie (fermée le lundi matin et le mercredi après-midi) ;

En s'adressant à Mme Vincent (habitant face au clocher du carrefour) ;

En s'adressant à Mme Labadie (la présidente) au 05 62 09 09 82 ;

Voir aussi le Blog de Panjas :

https://patrimoinepanjas.wordpress.com