Outre-Manche, chercher un Pub, c’est chercher l’enseigne. En effet, les enseignes des auberges font partie de la vie anglaise depuis de nombreux siècles. Elles rappellent le temps où la plupart des gens ne sachant ni lire ni écrire, les commerçants avaient coutume de signaler leur spécialité par ce moyen. L’aspect le plus fascinant de ces enseignes réside dans le fait qu’elles ont souvent saisi des scènes du passé, en les conservant à travers les siècles afin de garder un témoignage coloré et vivant des choses et des gens maintenant disparus : les monarques, les traditionnels moyens de locomotion, les animaux familiers, les traditions, etc.
Emblème d’Édouard III, de Richard II, de la reine Élisabeth, le Faucon (« The Falcon ») rappelle le temps où la fauconnerie était l’un des sports des rois et des nobles. La légende du Cerf blanc (« The White Hart ») remonte à l’Antiquité : Pline rapporte qu’Alexandre le Grand captura un cerf blanc et lui plaça un collier d’or autour du cou. Le daim et le chevreuil ont aussi leur part de légendes et leur place sur bon nombre d’enseignes tout comme le sanglier. Le Sanglier Blanc (« The White Boar ») symbole de puissance de Richard II fut populaire à son époque. Lorsque ce dernier fut renversé par Henri Bollingbroke qui monta sur le trône sous le nom d’Henri IV, de nombreuses enseignes du Sanglier Blanc furent peintes en bleu par des aubergistes diplomates parce que le Sanglier Bleu (The Blue Boar ») était l’emblème du comte d’Oxford, partisan d’Henri IV.
L’une des plus anciennes et des plus fréquentes enseignes d’Angleterre est « The George and Dragon » parfois simplement abrégé ainsi : « The George ». En 1344, fut créé l’ordre de Saint-Georges et aussitôt saint Georges fut considéré comme le saint patron de l’Angleterre.
Certaines enseignes commémorent d’anciennes coutumes ou des lieux de réunions des siècles passés. Ainsi l’Ours (« The Bear ») ou le Coq (« The Cock ») rappellent parfois les endroits où avaient lieu ces spectacles barbares qu’étaient les combats d’ours ou les combats de coqs respectivement abolis en 1835 et 1849.
Rappelons-nous que six siècles avant J.-C., Ésope disait déjà « rusé comme un renard ». L’enseigne du renard, quant à elle, nous ramène vers les XVIe et XVIIe siècles. Associé à la chasse, on le retrouve souvent avec les chiens et les cavaliers.
Pays de chevaux, pays où l’on aime les chevaux, les enseignes où figure la plus noble conquête de l’homme, sont nombreuses. Le Cheval Blanc (« The White Horse ») est l’emblème traditionnel du comté du Kent. Une enseigne d’Alton montre Mont Blanc II, l’un des deux ou trois chevaux connus nés entièrement blancs qui fut enregistré au Stud Book du pur-sang.
Nos amis les chiens et les chats tiennent aussi une grande place dans la vie même des Anglais, comme dans cette enseigne humoristique « Cat and Fiddle » (le chat au violon) dont l’aubade à un auditoire joyeux composé d’une vache, d’un chien, d’une cuillère et d’une assiette qui dansent, semblant tous sortir d’une scène d’Alice au pays des merveilles.
Quant au mouton, il gagne ses lettres de noblesse vers 1350 lorsque la peste noire réduit de moitié la population du royaume britannique. Depuis, le mouton est partout en Grande-Bretagne, de l’Écosse à la Cornouailles, de l’East Anglia au Pays de Galles.
Les oiseaux ont de tous temps été les messagers de l’au-delà, porteurs de nouvelles telles que la naissance ou la mort d’un enfant : « Eagle and Child » (L’Aigle et l’Enfant).
Après la terre puis l’air, l’eau est traitée dans les enseignes. Les saumons d’Écosse sont célèbres tout comme ceux du Pays de Galles ou du Lake District ou comme les truite du Heart of England ou de Cornouailles.
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Françoise Chambier